Pablo Chavarria a « imaginé le pire »
Les images de sa blessure au visage, le samedi 26 janvier sur la pelouse du Roudourou, à Guingamp (0-1) ont fait le tour du monde. Opéré de ses sept fractures du nez, Pablo Chavarria évoque déjà son retour sur le terrain. Le geste non maîtrisé de Papy Djilobodji aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves pour Pablo Chavarria.
Doumbia, Konan, Chavarria : trois titulaires sur le flanc. Cet hiver, le Stade de Reims collectionne les blessés. Un vrai handicap, même si les remplaçants assurent l'intérim avec brio. À l'issue de la victoire contre Marseille, David Guion a quand même regretté ces absences, notamment celle de l'Argentin, son « leader offensif ».
Pablo, donnez-nous de vos nouvelles ?
Là, je suis à la maison, tranquille. Ça va beaucoup mieux, je ne ressens aucune douleur.
Racontez-nous votre blessure au visage...
L'action se déroule très vite. Pour prendre le ballon, je passe devant le défenseur de Guingamp, il résiste à la course. Quand je vois qu'il lance sa jambe, c'est déjà trop tard, je ne peux plus me protéger et je reçois le coup de pied en plein visage. C'est une fois tombé au sol que je ressens une douleur et constate que je saigne beaucoup, mais je reste conscient. En fait, la douleur était supportable, mais j'ai surtout été effrayé par l'attitude des joueurs debout autour de moi. Il y a eu un mouvement de panique générale qui m'a laissé croire que ce qui m'arrivait était très grave.
« Je crois que c'est la cinquième fois que je me casse le nez »
Que s'est-il passé quand vous avez été évacué du terrain ?
Je n'avais aucune idée de l'importance de ma blessure, mais j'imaginais le pire. Je suis resté sur la civière, dans le vestiaire, en attendant l'ambulance. Joël Trebern, notre coach mental, m'a apporté soutien psychologique et calme. Un réconfort important à cet instant. Olivier Deudon, notre intendant, m'a accompagné dans l'ambulance jusqu'à l'hôpital de Saint-Brieuc.
Avant, vous avez tenu à rassurer votre épouse...
Je l'ai appelée car elle devait être dans tous ses états devant la télévision avec les enfants. J'ai passé la nuit à l'hôpital. Les examens ont confirmé que j'avais sept fractures du nez, avec déplacement de la cloison nasale. C'était compliqué de rentrer à Reims le soir même, et le médecin du club, Bernard Gonzalez, a différé mon transfert au lendemain. Stéphane Ferreira, un kiné, m'a accompagné pendant le trajet retour en train. La douleur était là, mais j'allais beaucoup mieux.

Rémi Oudin, l'instinct du buteur
Produit du centre de formation du Stade de Reims, Rémi Oudin est l'un des attaquants les plus décisifs du club champenois pour sa première saison en Ligue 1.
Rémi Oudin porte le N° 18 en référence à son jour d'anniversaire.
Dans la stratégie de marketing si chère aux clubs professionnels, le Stade de Reims a fait sensation en dévoilant le 28 octobre à Rennes un maillot «third» blanc et mauve en référence au Real Madrid, en hommage au soixantième anniversaire de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions entre les deux clubs, disputée le 3 juin 1959 à Stuttgart (0-2).
La tunique sied parfaitement à Rémi Oudin (22 ans), co-meilleur buteur stadiste (avec Mathieu Cafaro), qui a inscrit ses quatre buts en Ligue 1 sous ces couleurs. « On n'est encore qu'à la mi-saison, le statut de meilleur buteur n'a pas trop de signification, promet-il. L'objectif, c'est d'abord d'aider l'équipe. »
Le joueur qui frappe le plus
Depuis son arrivée à Reims à 16 ans en provenance de Metz, le gaucher a fait du but une obsession, portant notamment son club vers le titre de champion de France U19 en 2014-2015 (22 buts). « Depuis tout petit, je suis habitué à avoir des “stats”, c'est mon point fort, avoue-t-il. Quand j'arrive devant le but, je veux à tout prix marquer ou faire une passe décisive. »
À Reims, le Châlonnais est le joueur qui frappe le plus (44 tirs), mais seulement 27,3 % de ses tentatives sont cadrées. « J'ai mis un peu de temps à m'acclimater à la Ligue 1, concède-t-il. Aujourd'hui, je me sens bien sur le terrain, j'ai gagné en sérénité, je me précipite moins dans mes gestes, mais je pense que j'aurais pu être plus efficace sur la première partie de saison. » Avec l'arrivée de l'international kosovar Arber Zeneli, meilleur passeur du Championnat des Pays-Bas, recruté à Heerenveen pendant le mercato d'hiver, la concurrence s'est exacerbée au sein de l'attaque champenoise. « Je le vois comme quelque chose qui me fait avancer. Ça m'oblige à me surpasser, affirme-t-il. Je ne vais pas me reposer sur mes lauriers. »
D'autant que les Rémois réussissent un retour remarqué dans l'élite avec déjà 34 points. « Après la saison extraordinaire effectuée en Ligue 2, je savais qu'on allait surfer sur cette dynamique, confie le Marnais, titulaire à dix-neuf reprises. Avec les capacités et l'état d'esprit du groupe, notre classement ne constitue pas du tout une surprise. On peut encore grappiller des places, on ne se fixe pas de limites. »
Sous contrat jusqu'en 2021, Rémi Oudin, qui incarne le renouveau du club, n'a pas établi de plan de carrière. Fan de Zinédine Zidane, il reconnaît toutefois une appétence pour les championnats espagnol, allemand et anglais. « Sans être dans une zone de confort, je connais tout le monde ici, conclut-il. Mes parents sont de la région, ils m'ont toujours parlé du Stade de Reims. Si je veux progresser, il faudra peut-être partir un jour... »
Jeanvier , buteur en FA CUP
La montée en régime de Tristan Dingomé
Auteur de son premier but sous le maillot stadiste face à Marseille, le milieu de terrain du Stade de Reims Tristan Dingomé semble sur la pente ascendante.
Le temps guérit les blessures mais il est aussi source de renaissance. Tristan Dingomé en est un exemple saisissant. Pour s'en rendre compte, il faut remonter le fil jusqu'au 25 novembre 2017. Ce soir-là, l'Estac s'impose au Stade de l'Aube face à Angers (3-0) mais perd son milieu de terrain à la 68e minute de jeu. Le verdict tombe, implacable : rupture des ligaments croisés du genou gauche.
La patience a payé
Transféré cet été au Stade de Reims, le natif des Ulis a pris le temps de se reconstruire pour devenir progressivement l'un des hommes qui pèsent dans le milieu de terrain marnais. L'impression d'une montée en puissance est palpable. « Oui, je le ressens, consent l'intéressé. Comme je l'avais dit en début de saison, je revenais d'un an sans jouer, même si, là, je ne me sens pas totalement à 100 % non plus. J'ai du temps de jeu, donc c'est plus simple de réaliser de belles performances et de réitérer les efforts à chaque match. Je me sens de mieux en mieux, donc j'espère que ça va continuer. À moi de bosser pour que ce soit le cas. »
« Aujourd'hui, il répond complètement à mes attentes dans ce rôle de numéro 10. Cette semaine, je lui ai demandé d'être plus efficace, car à ce poste, c'est l'efficacité qui prime »
Recrue du mercato estival, l'ancien Monégasque tire aujourd'hui les bénéfices de sa patience. La gestion du joueur par le staff et David Guion y a inévitablement contribué. « On a bien discuté. Je lui ai dit que je ne l'attendais qu'en janvier, abonde le coach marnais. Aujourd'hui, il répond complètement à mes attentes dans ce rôle de numéro dix. Cette semaine (avant la réception de Marseille), je lui ai demandé d'être un peu plus efficace parce que, dans ce rôle-là, c'est l'efficacité qui prime. »
Dans une position derrière l'attaquant où il avoue « prendre beaucoup de plaisir », Dingomé a appliqué la consigne sans broncher, inscrivant face à l'OM son premier but en match officiel avec le Stade de Reims, pour sa septième titularisation toutes compétitions confondues. Son aisance balle au pied et son abattage y font merveille.
Premier but depuis le 5 mai 2017
« Cela fait du bien de marquer, ça ne m'arrive pas souvent », sourit le milieu de terrain de 27 ans. « Caf' (Mathieu Cafaro) fait une superbe action sur le côté, elle m'arrive un peu derrière et je choisis de frapper. Sur le coup, les pensées vont directement vers la famille, et puis vers le staff, avec qui on avait beaucoup travaillé devant le but. » Le dernier en date ? Le 5 mai 2017, toujours avec Troyes, sur la pelouse de l'Abbé-Deschamps à Auxerre.
Une réalisation, tout sauf le fruit du hasard, que Dingomé est allé immédiatement partager avec le banc rémois. « Je suis vraiment content pour lui qu'il ait marqué, c'est bon pour sa confiance », abonde Guion. Une montée en régime en guise de cartouche supplémentaire à la disposition du coach rémois, dans l'optique d'un maintien en Ligue 1 déjà très bien engagé.