L'avant match

Le match
Et c'est le FCM qui perd à la fin...
Comme toujours ces derniers temps, les Mulhousiens ont fait jeu égal avec leur adversaire, hier, avant de s'effondrer et de s'incliner en toute fin de rencontre. Ce samedi, c'est Jura Sud qui en a profité (2-1). Rien ne va plus.
Les Mulhousiens ont, comme d'habitude, encaissé le but de la défaite lors des derniers instants de la rencontre, hier à Jura Sud. Probablement la défaite de trop dans la course au maintien en CFA.
Le cauchemar continue pour les joueurs mulhousiens qui ont une fois encore sombré en toute fin de rencontre, hier soir, sur la pelouse de Jura Sud. Cette fois, c'est carrément dans le temps additionnel (90e +2), et à la sortie d'un cafouillage au c½ur de sa surface de réparation, que le FCM a vu le point du match nul s'envoler (2-1), et surtout l'écart qui le sépare du premier relégable s'accentuer. Ce matin, les hommes de Noël Tosi pointent désormais à 11 points du FC Montceau, auteur dans le même temps d'un excellent match nul face au Puy, le leader. À sept matches du terme de la saison, autant dire que les carottes sont quasiment cuites pour le maintien en CFA.
Les Mulhousiens avaient précisément axé leur travail de ces deux dernières semaines sur le physique afin de ne plus connaître de mésaventures lors des fins de rencontres. Il faut croire que cela n'a pas suffi. Ou alors tout simplement que le problème se situe bien plus dans les têtes que dans les jambes.
L'effet Morel
Parfois, tout réussit à un coach. En lançant Morel à la 88e minute, Pascal Moulin a vu juste. Sur un ultime corner qui traîne dans la surface, l'entrant parvient à pousser le ballon au fond des filets et délivre tout le stade. « À la base, je ne savais même pas avant 14 h que j'allais jouer » , se marre le buteur. Un épilogue surprenant et heureux pour le Jurassien, tout heureux d'offrir la victoire à Jura Sud dans un match rendu compliqué par la pluie. « On frappe, le gardien la repousse et le ballon me revient dessus. Avec mon magnifique pied gauche (rires) , je frappe et le défenseur la dévie. C'était vraiment une grande joie pour tout le groupe qui s'est battu tout le match » , raconte Matthieu Morel. L'entraîneur, Pascal Moulin, restait lui modeste sur son coup de poker réussi : « Le coaching est gagnant à partir du moment où le joueur le rend gagnant. » En tout cas, ce but a tiré une belle épine des pieds jurasudistes. Car Mulhouse, très mal en point en championnat, a offert une belle résistance, à défaut d'être dangereux offensivement.
Soutenue par une trentaine d'Ultras ayant fait le long déplacement, les Alsaciens ont fait le dos rond, comptant aussi sur la maladresse de Bentahar, pourtant esseulé dans la surface mais qui écrasait trop sa frappe (2e ). Côté Jura Sud, Lasimant n'était jamais trouvé dans de bonnes dispositions. Excepté à la 26e minute. Il n'en faut pas beaucoup au buteur. Parfaitement servi par Saci en retrait dans la surface, le Bisontin ajustait Sommer d'un superbe plat du pied. De quoi donner des idées aux Jurassiens, encore à l'½uvre sur un beau mouvement initié par Moisy et conclu par un centre de Dago pour la tête plongeante de Bentahar qui filait juste à côté (30e ). Mais sur un corner dévié au premier poteau, Varsovie, étrangement seul au deuxième, battait de près Cattier, impuissant (1-1, 36e ).
Au retour des vestiaires, le terrain se dégradait sous la pluie incessante. Un second acte très pauvre techniquement et en occasions débutait. Blessé, Sommer devait laisser sa place à Kouakbi dans les buts pour Mulhouse.
Un portier remplaçant bien tranquille jusqu'à cette fameuse 91e minute. Inespéré pour Jura Sud, qui retrouve goût à la victoire après trois matches sans.

L'après match
La fin leur fait perdre les moyens
Plombé samedi dans le temps additionnel face à Jura Sud (2-1), le FC Mulhouse a confirmé son incroyable fébrilité lors des fins de matches. Depuis le début de l'année, il a encaissé plus d'un but sur deux dans les dix dernières minutes.
On n'a pas poussé le vice jusqu'à établir un classement parallèle du CFA ne prenant en compte que les scores des rencontres aux 80es minutes de jeu. Peut-être pour ne pas faire davantage de mal encore aux joueurs du FC Mulhouse, plongés depuis longtemps déjà dans un abîme de doute et de perplexité. On ne sait donc pas précisément à quel rang ils émargeraient ce matin, alors que le troisième quart du championnat vient d'être atteint. Mais une chose est néanmoins certaine : ils ne pointeraient certainement pas à la dernière place, et pas davantage dans la zone de relégation.
Car c'est bien une avalanche de points que les coéquipiers de Malik M'Tir ont dilapidée depuis le début de saison lors des fins de rencontres. Sur les 32 buts encaissés depuis le début de l'exercice au mois d'août dernier, 14 d'entre eux sont intervenus au cours du dernier quart d'heure de jeu. À peine moins d'un but sur deux, donc ( 44 % ). Bien entendu, personne n'a fait pire.
« On a l'impression qu'il y a une malédiction »
Les trois dernières rencontres du FCM ont cruellement mis en lumière ce défaut de fabrication qui ne date pourtant pas d'hier. Le Puy a inscrit les deux buts de sa victoire aux 89e et 90e minutes (2-0). Une semaine plus tard, la réserve lyonnaise est parvenue à planter deux de ses trois pions aux 84e et 88e (3-2) tandis que ce samedi Jura Sud a porté le coup de grâce dans le temps additionnel (2-1, 90e +2). Par manque de place, on vous épargnera la litanie de tous les autres buts arrivés comme des uppercuts au moment du money-time, que ce soit contre Auxerre II, Chasselay, Raon, Saint-Louis, Andrézieux et consorts. « On a l'impression qu'il y a une malédiction qui s'abat sur nous, assène le défenseur Inoussa Ouedraogo. Les semaines passent, on se décarcasse comme jamais aux entraînements pour que cela n'arrive plus, et puis le scénario se reproduit quasiment chaque week-end. C'est terrible. On n'est vraiment pas en réussite depuis le début de la saison. »
Difficile de prétendre le contraire. Mais impossible évidemment de porter la faillite mulhousienne au crédit du seul manque de chance. Le défenseur mulhousien en convient sans hésiter. « Il y a beaucoup de paramètres qui font que l'on se retrouve à un moment donné dans cette situation. Si offensivement, on parvenait à plier les matches plus tôt, nous n'aurions par exemple pas besoin de défendre un petit but d'avance en fin de rencontre ou alors de devoir attaquer comme des fous pour refaire notre retard. Si nous avions une meilleure maîtrise du ballon, notamment au milieu, on parviendrait aussi à le conserver davantage entre nos pieds dans les moments décisifs. On se retrouve trop souvent à dégager pendant les derniers instants. Et à force de prendre des vagues... »
À force, oui, le bateau sombre et est désormais tout près de couler en CFA2, la 5e division. À sept journées de la fin, le FCM compte désormais 11 points de retard sur la ligne de flottaison. Un gouffre que seule une série de 4, 5 ou 6 succès de rang permettrait peut-être de combler, à condition que le FC Montceau enchaîne de son côté les revers, ce qui n'est actuellement pas le cas. En témoigne son excellent nul face au leader Le Puy ce samedi (0-0). « Si nous battons Reims le week-end prochain à domicile, les six derniers matches ne ressembleront plus aux autres, j'en suis convaincu, estime Ouedraogo. Tant que mathématiquement le coup sera jouable, on essaiera de réaliser le miracle. Je ne peux pas croire que cette malédiction nous poursuive jusqu'à la fin. Et je ne veux pas le croire. »
Aujourd'hui, pourtant, le constat est là : le FCM est bon dernier, incapable de se révolter, et plus qu'à quelques centimètres du précipice.
Le chiffre : 9
Le FC Mulhouse a encaissé 9 de ses 16 derniers buts en championnat après la 80e minute de jeu. Plus fort encore, sur ces mêmes 9 buts, il en a pris 8 après la 85e minute et même 7 après la 88e. Depuis le début de saison, les derniers quarts d'heure des rencontres lui ont été fatals à 14 reprises sur ses 32 buts encaissés. Autrement dit, il a encaissé 44 % de ses buts dans le dernier quart d'heure.
Ici : les résumés des autres matches de la 23ème journée
